Page 21 - CCI GUYANE - N-117 - 2019
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Délices de Guyane, implantée à Rémire-Montjoly, dans la ZAC de Dégrad-des-Cannes,
est une société de fabrication de confitures, de condiments, de sirops et de punch.
« Les femmes savent
se rendre disponibles
pour les autres »
Amalia Boullanger en est la responsable depuis sa création, en 2008. Son rôle consiste à tout mettre en œuvre pour que
l’entreprise puisse produire et distribuer ses produits dans les meilleures conditions.
Le Développement : Existe-t-il, selon Le Développement : Qu’est-ce qui Le Développement : Qu’avez-vous
vous, un management au féminin et si vous plaît particulièrement dans votre envie de dire aux jeunes femmes
oui qu’est-ce qui le caractérise ? fonction actuelle ? qui rechignent à l’idée d’occuper
Amalia Boullanger : Il est très difficile Amalia Boullanger : J’aime mon d’importantes fonctions au sein d’une
de généraliser mais je pense que les métier d’abord parce que j’aime les produits entreprise ?
femmes dans leur management sont plus à que nous faisons, j’aime penser que nous
l’écoute, plus dans la discussion et savent faisons plaisir à nos consommateurs, et Amalia Boullanger : Il faut absolument
se rendre disponibles pour les autres. Elles nous cherchons toujours à les améliorer ou se battre pour ses convictions, et le fait d’être
chercheront à comprendre et prendre des apporter des nouveautés intéressantes. une femme ne doit jamais vous empêcher
décisions pragmatiques et efficaces. Ce
qui est important dans le management c’est Ensuite, dans ma fonction il n’y a pas deux d’avancer ; il faut y croire et se donner les
de pousser tout le monde à aller dans la jours qui se ressemblent. Il y a toujours moyens d’y arriver.
même direction et à s’améliorer. La femme des imprévus, des pannes, des retards de Les exemples sont nombreux de femmes
saura user de son charme et de sa douceur bateaux, des commandes urgentes et il faut
pour y arriver même si elle est également toujours apporter une solution rapide, c’est à des postes importants en Guyane et cela
capable de taper du poing sur la table si très riche et stimulant. prouve bien que c’est possible, qu’il ne faut
c’est nécessaire. pas baisser les bras et persévérer.
Enfin, j’ai une vision globale de l’entreprise,
je veux savoir tout ce qui se passe ; on se
Le Développement : Peut-on pose des questions concrètes sur l’avenir et Le Développement : Quel regard
considérer que lorsque l’on est on cherche à avoir une vision de l’entreprise
une femme et que l’on exerce une dans plusieurs années. C’est un exercice portez-vous aujourd’hui sur la femme
fonction aussi importante que la vôtre difficile et parfois on a peur de ne pas en Guyane ?
actuellement à Délices de Guyane on prendre les bonnes décisions mais on a foi Amalia Boullanger : La femme en
doit s’astreindre à une organisation en nos produits, donc c’est très motivant.
bien particulière ? Guyane est respectée et écoutée mais c’est
Ma fonction me permet également de surtout une battante pleine de conviction
Amalia Boullanger : Bien sûr, pour
exercer ce genre de fonction il faut être rencontrer beaucoup de monde, des que l’on voit beaucoup dans des associations
agriculteurs locaux, des artisans qui
organisé dans son travail et gérer sa vie car elle aime donner de son temps et se
personnelle autour de son travail. Les m’expliquent leurs contraintes mais avec qui battre pour les choses qu’elle aime. Dans
journées sont planifiées pour avancer au j’ai plaisir à travailler et ensemble à faire de les familles, la femme a un rôle important
mieux et être également disponible pour nouvelles choses. Mais aussi des personnes et central. Dans l’économie guyanaise, nous
les enfants. Mais même lorsqu’on n’est extérieures, des partenaires ou des élus qui
pas physiquement au bureau on est au viennent visiter l’entreprise pour comprendre retrouvons de plus en plus de femmes à des
téléphone, sur nos mails ou connecté depuis nos problématiques, les échanges sont très postes importants, car elles sont brillantes et
la maison, on n’a jamais « terminé ». enrichissants. engagées.
Propos recueillis par
René Ladouceur
Le Développement // Mai 2019 // N°117 19
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