Page 29 - Chargement ... TARBES LE MAG - 195 - SEPT - 2023 - BY BUCEREP
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Tarbes culture
une période d'inquiétude et de ques- qui s'adresse à toutes les générations
tionnements pour savoir comment re- et mobilise les jeunes. Nous voulons
donner le goût aux spectateurs de fré- faire bouger les lignes pour que les
quenter nos propositions artistiques. habitants retrouvent l'appétit de la
Nous avons tout mis en œuvre pour culture. Et cela fonctionne : les résul-
que la population vienne au Parvis et tats vont au-delà de nos espérances !
ne le considère pas comme une struc- En 50 ans on constate que le Parvis
ture réservée à une « élite ». est devenu une institution motrice
Tout en gardant notre niveau d'exi- pour la culture et l'attractivité du ter-
gence artistique, nous avons cassé ritoire. Nous collaborons avec les
les codes et avons travaillé avec fer- autres structures de la ville – Tarbes
veur pour amener la culture au plus en scènes, La Gespe… - pour que les
près de la population, hors des murs Tarbais aient des propositions riches
Rencontre avec Frédéric Esquerré, du Parvis. Notre programmation s'est et diverses.
Directeur du Parvis répandue dans la ville, les villages et Notre vision aujourd'hui est dans la
"Le Parvis fait partie intégrante du les vallées. Nous invitons les habitants même veine qu'aux débuts : proposer
paysage Tarbais. Enfant de Tarbes, à participer à des projets artistiques. une excellence artistique qui résonne
j'ai grandi avec lui. J'ai fait mes armes Nous multiplions les partenariats avec avec l'époque actuelle à toutes les po-
ailleurs mais revenir travailler ici est les différents acteurs culturels du ter- pulations, toutes les générations dans
un grand bonheur autant qu’un défi. ritoire car nous souhaitons, avec eux, une logique inclusive".
Suite au Covid, nous avons traversé construire une belle offre, accessible,
comme l’éducation, une responsabilité C’est ainsi que le Parvis est né avec
de l'État. Une telle structure était mon des moyens privés, à défaut des aides
rêve, c’était ce qui nous manquait à publiques bien que je ne l’ai jamais
Tarbes lorsque nous avions 18 ans. conçu comme une alternative aux
Si l’on traçait une ligne qui allait de projets publics de l'époque. Il faut dire
Bordeaux à Marseille, aucun établisse- que jamais je n'avais imaginé créer ce
ment de ce type n’existait encore dans dispositif durable qui devait au début
les années 70. Nous nous lançons rester très expérimental, mais force est
alors dans cette tentative : ce sera « Le de constater qu'en 2 ou 3 ans, l'offre
Parvis » qui en ces années-là est seu- culturelle exigeante proposée à Tarbes
lement une compagnie de théâtre qui a par le Parvis avait trouvé son public et
organisé à Tarbes son premier festival notamment un public populaire et que
de théâtre. Mais comment faire émer- le succès commandait de continuer.
Rencontre avec Marc Bélit, fonda- ger une institution pérenne sans l’aide En quelques années, le Parvis est
teur et Président du Parvis Scène des pouvoirs publics ? devenu un véritable établissement de
nationale
Or il se trouve que les années 68, voient la décentralisation et de démocratisa-
Au Parvis il y a des rires, des frissons, la naissance d’un phénomène social tion de la culture. En 1990, nous ob-
des découvertes, des émerveillements nouveau : les « grandes surfaces » tiendrons le label "Scène Nationale",
et des questionnements. Il y a surtout qui démocratisent la consommation de réseau des établissements nationaux
une rencontre et une communion entre masse et sont très fréquentées. C’est le d'excellence, une fierté et une recon-
des artistes et un public. Depuis 50 cas du Méridien à Ibos qui se construit naissance pour nous tous.
ans, le Parvis - Scène Nationale Tarbes alors et brasse toutes les populations En fin de compte, ces 50 ans ont été
Pyrénées est une référence locale en des alentours. J’y vois l’opportunité exceptionnels grâce à l’imagination
matière de culture, reconnue par tous. d'y greffer la structure culturelle imagi- et à l’engagement d’hommes et de
"En 1962, je suis un jeune Tarbais qui née avec l’objectif de rendre la culture femmes qui ont voué leur vie à l’entre-
a le désir de faire des choses pour accessible au plus grand nombre de prise de la démocratisation culturelle
la culture. C’est le début des « Mai- gens possible : mettre la culture sans et au passage, offert aux jeunes gens
sons de la culture » créées à l’initia- barrières au contact de la population d’aujourd’hui une chance que leurs
tive d’André Malraux, Ministre de la en allant là où elle se rassemble en aînés n’avaient pas eue".
culture qui considère que la culture est masse, voilà l’idée.
Tarbes le Mag #195 septembre 2023 29